Reconstruction du sein par lipomodelage mammaire

Présentation de l'acte

Le lipomodelage ou lipostructure est une technique chirurgicale de transfert graisseux d’une zone donneuse (où la graisse est en excès) vers une zone receveuse où elle fait défaut (aire de mastectomie, perte de volume séquellaire d’un traumatisme, vieillissement du visage). Le chirurgien choisira avec la patiente les zones donneuses qui seront lipoaspirées (hanches, ventre, fesses, culotte de cheval), ainsi que les zones receveuses à corriger.

Des incisions de quelques millimètres suffiront pour prélever et réinjecter la graisse. Une fois prélevée, la graisse est centrifugée pour séparer les cellules intactes « greffables »de celles qui auraient été abimées par le prélèvement. Une micro-canule transfert la graisse dans les tissus receveurs selon de nombreux trajets indépendants en réseau tridimensionnel, afin d’augmenter la surface de contact et ainsi une meilleure « prise de greffe ». On réalise une légère sur correction dans un contexte de résorption partielle post-opératoire

C’est donc une véritable greffe de vos propres cellules, dans le muscle pectoral, dans le lambeau qui aurait été mis en place pour la reconstruction, ou sous la peau pour les reconstructions par prothèses.

Parfois plusieurs procédures de cette technique peuvent être répétées dans le temps pour apporter un volume important correspondant à celui du sein à reconstruire.

Il s’agit d’une technique reconnue d’une grande efficacité. Elle doit être proposée et réalisée par un chirurgien qualifié, formé spécifiquement à cette pratique.

Cette technique s’adresse aux patientes qui présentent au cours ou en fin de reconstruction :

  • un manque de volume,
  • une asymétrie,
  • des irrégularités de surface au-dessus d’une prothèse,
  • un manque d’étoffe du décolleté.

Parfois plusieurs procédures de cette technique peuvent être répétées dans le temps pour apporter un volume important correspondant à celui du sein à reconstruire.

Cette greffe graisseuse nécessite des tissus mammaires receveurs de bonne qualité après traitement préalable du cancer (chirurgie et radiothérapie). Les patientes fumeuses ne pourront pas bénéficier de cette solution thérapeutique.

La patiente devra également présenter des zones « donneuses » (hanches, fesses, culotte de cheval, face interne de cuisse, de genoux) de graisse pour envisager cette technique de transfert.

Un poids équilibré (capital graisseux stable) avant et après l’intervention est nécessaire pour maintenir le résultat. Une patiente prenant du poids verra sa reconstruction par lipomodelage se modifiée en conséquence.

Le lipomodelage se pratique sous anesthésie générale, l’hospitalisation sera de 12 à 24 heures.

Les zones de prélèvements seront sensibles, possiblement recouvertes d’ecchymoses quelques jours. Des œdèmes sont à prévoir pour quelques mois. Une contention est prescrite sur les zones lipoaspirées pour un mois.
Les douleurs sont en général modérées. Les zones greffées sont peu sensibles.
La fatigue peut être importante, une à deux semaines, surtout si les prélèvements de graisses ont été importants.
Pas d’exposition solaire avant un mois, pas de mobilisation ou massage des zones greffées dans ce même délai.

Le gain de volume s’apprécie dans un délai de 3 à 6 semaines au niveau du sein. Les corrections d’imperfections et la qualité de la peau mammaire (notamment post radique) s’apprécieront à plus long terme. Des imperfections ou insuffisance de résultat peuvent décider d’une deuxième voir une troisième séance de lipomodelage dans un délai de 4 mois. La part de résorption de la graisse greffée est souvent propre à chaque patiente, variant de 20 à 40 % du volume transféré. Cela reste une vraie intervention chirurgicale avec ces risques et complications rares, mais possibles. Une prise en charge par une équipe compétente Chirurgien/anesthésiste est indispensable. La fiche d’information SOFCPRE complètera plus largement l’information qui sera évidemment d’abord délivrée au cours des consultations